Vers 2026 : visées plus hautes et consolidation
Les projections ne s’arrêtent pas à 2025. L’ONCF anticipe près de 5 milliards de dirhams de CA en 2026, soit une hausse de 7 %, avec 58,5 millions de voyageurs attendus, 14,5 millions de tonnes de phosphates et 9,5 millions de tonnes de fret.
Ce scénario s’inscrit dans une vision ambitieuse : un réseau ferroviaire modernisé, des rames récentes, des services améliorés, une logistique optimisée — bref, un ONCF remodelé, en phase avec les défis d’un Maroc en pleine mutation économique et sociale.
L’ambition est claire : renforcer l’insertion des petits producteurs sur les marchés, améliorer la transformation agroalimentaire (objectif : 400 000 tonnes de produits transformés), et développer les services agricoles et para-agricoles de la mécanisation à la logistique et la certification.
Entre espoir et vigilance : défis sur la route
Toutefois, ce virage audacieux ne va pas sans incertitudes. Atteindre ces objectifs demandera de la rigueur, de la coordination, des délais respectés des éléments sur lesquels il ne faut pas transiger.
De plus, l’essor du rail ne doit pas masquer les défis persistants : l’entretien du réseau, la gestion des flux, la qualité du service, la ponctualité, l’accessibilité autant de sujets qui font partie de l’expérience quotidienne des usagers. Pour que le rail soit vraiment un vecteur de mobilité équitable et efficace, ces aspects doivent rester au centre des préoccupations.
Enfin, la réussite stratégique dépendra aussi de l’environnement macro‑économique, des financements publics et privés, de la gouvernance, mais également de l’acceptation des usagers voyageurs, entreprises, collectivités.
L’enjeu de ce tournant pour le Maroc d’aujourd’hui
Pour un pays en pleine transition démographique, urbaine, économique — le rail peut jouer un rôle structurant : rapprocher les territoires, désengorger les routes, créer des emplois, soutenir le développement durable, et offrir une alternative crédible à la voiture.
L’ONCF, par son projet 2025‑2026, envoie un signal fort. À un moment où la jeunesse marocaine aspire à mobilité, opportunités et connectivité, le chemin de fer peut incarner l’un des piliers de la modernisation du pays.
Si les ambitions sont à la hauteur des moyens, le pari pourrait bien être gagnant — pour le secteur ferroviaire, pour l’économie nationale, et pour les citoyens. Mais comme toujours, tout dépend de la traduction concrète du plan, dans le quotidien des voyageurs et des travailleurs.
L’ONCF ne se limite plus à déplacer des voyageurs ou à transporter des marchandises : il devient un moteur tangible de la transformation économique et sociale du Maroc. Au-delà des chiffres et des prévisions, c’est la modernisation du réseau, l’essor des services et l’impact sur le quotidien des citoyens qui feront la véritable mesure de son succès. Si les ambitions se concrétisent, le rail pourrait incarner, dans les années à venir, le symbole d’un Royaume en mouvement, connecté et tourné vers l’avenir.












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